La réflexion était engagée depuis deux ans, comme le montrent les archives de ce blog (ex ici ou ) et nous avons pris prétexte d'un énième changement de conditions d'utilisation pour franchir le pas. Plusieurs abonnés sur Facebook s'en sont offusqués, ce qui amène à étayer un peu notre propos et vous laisser la possibilité de réagir en commentaires.

Cette décision n'est pas issue d'une quelconque rumeur, sur la propriété intellectuelle que FB s'arrogerait sur les contenus, et ce pour plusieurs raisons.

  • Tout d'abord, parce que notre activité FB ne relève pas de la publication de contenus originaux (nous les publions sur ce blog) et consiste en la diffusion d'informations généalogiques
  • Ensuite, nous avons largement détaillé sur ce blog les raisons de notre opposition au copyright, ce n'est pas pour en exiger un sur les références que nous publions sur Facebook
  • Enfin car comme démontré sur ce lien Facebook (ironie !), il s'agit d'un hoax (rumeur canular)

Mais FB présente pour nous un certain nombre de défauts, qui se cristallisent au fur et à mesure du temps

  • Premièrement alors que nous promouvons un site sans publicité, appeler une fenêtre de diffusion Facebook sur notre page d'accueil au risque d'y voir apparaître de la pub semble irrationnel. De plus, ceux qui voudraient suivre les liens que nous pointons, peuvent être renvoyés vers des ressources sur le site Facebook lui-même. Dans ce cas, la politique "Pay for you rights" mise en place ressemble plus à un choix contraint qu'à un choix réel et la légalité du procédé est d'ailleurs questionnée par le cabinet juridique NOYB. Ce qui nous a surpris est de voir que certains utilisateurs de FB questionnent même la véracité de cette information tout à fait publique
  • Deuxièmement, notre questionnement se considère au regard du service rendu. FB nous permettait d'afficher la fenêtre de diffusion d'information sus-mentionnée mais nous permet également de diffuser ces infos sur les "murs FB" de nos abonnés et nous fournit la mesure d'audience correspondante. Il faut bien constater que les chiffres sont malheureusement for peu attractifs. Malgré 2900 abonnés, nos informations ne sont diffusées en moyenne qu'à 350 personnes et ceux qui vont réellement voir l'info sont une quinzaine en moyenne (les autres s'arrêtant à lire le titre) et encore tous ces chiffres sont à la baisse d'une année sur l'autre malgré des publications régulières et diversifiées (il y a 5 ans avec 2000 abonnés, nous avions 800 diffusions et 30 interactions). Donc l'apport à la visibilité des articles que nous tentons de mettre en valeur est désormais marginal. Et quand nous lions un article de notre blog, sur notre compte FB, la mesure d'audience de notre site n'augmente pas, le seul effet est de voir plus de spams dans les commentaires. On peut également remarquer que les groupes Facebook ne nous ont pas permis d'attirer de nouveaux bénévoles alors que nos bénévoles actuels ont pu s'y engager largement.
  • Troisièmement, cela nous indique que les algorithmes de FB favorisent le contenu original publié sur FB et en particulier celui sponsorisé. La clef d'utilisation de FB serait donc de n'utiliser que lui, ce qui revient à nourrir un ogre hégémonique et pour montrer que nous existons il faudrait continuer à publier sur FB. Mais aux vues de ce que les réseaux sociaux commerciaux font de leurs données (cf le livre "La Guerre de l'information" de David Colon) et comment ils exploitent la colère comme élément de leurs algorithmes donnant de la visibilité aux contenus, il ne semble pas y avoir de bonne raison d'y rester, sauf le conformisme. Les français sont d'ailleurs de bons clients de ces algorithmes, étant les plus vindicatifs d'Europe sur X (mais aussi sur les autres). La place d'une association diffusant majoritairement des contenus non-clivants est-elle sur ce genre de médias ? Nous pensons que des réseaux non-commerciaux et donc aux algorithmes plus sages sont préférables.

On nous promet le retour aux limbes du web si nous ne restons pas sur Facebook. Force est de constater que les années où nous avions notre plus forte audience en terme de pages vues sont derrière nous, dans la décennie 2005-2015 à une époque où moins de services d'archives étaient en ligne, où les réseaux sociaux étaient moins présents et où les entreprises de généalogie ne se développaient pas en empiétant sur le terrain associatif. Mais regretter notre succès d'hier ne nous apportera rien et c'est donc dans un esprit de découverte et de développement que nous nous lançons dans l'aventure de quitter FB. Nous ne nous prononçons pas sur l'utilité ou non de quitter Facebook à titre individuel, ou pour les autres associations de généalogie et il appartient à chacun de mesurer les avantages et inconvénients qu'il tire de ce réseau. Néanmoins il faut garder à l'esprit que ce genre d'outil peut être aisément dévoyé de son but premier qui est de permettre aux gens de rester en contact. Vous pouvez regarder les films "Snowden" ou "The Circle" pour en avoir un petit aperçu.